Journal d’un pitou rescapé — Ma journée chez la toiletteuse 50 % moins chère
Ils avaient l’air contents, mes humains. Une toiletteuse pas chère. 50 % de rabais. Une ‘super aubaine’, qu’ils disaient…”Au début, j’ai pas vu venir le drame. La laisse était normale. L’entrée, un peu louche. Et puis... la table. Le rasoir. Le regard vide.
*8h00* – Mes humains quitte, tout sourire. “Tu vas être beau, mon toutou!” Moi, j’le sens pas. La madame m’a même pas dit bonjour.
*8h03* – Bain direct. Dès le départ, j’ai senti que ça allait déraper…Eau trop chaude. Savon dans les yeux. PAS un peu. PAS accidentel. Une vague oculaire en plein regard., j’panique, elle dit juste “Bouge pas.”Et le pire ? C’est qu’elle était pressée. 60 minutes. C’est ce qu’elle avait. J’étais une tâche dans son horaire, coincé entre “Mimi le caniche” pis “Ti-Punch le shih tzu grincheux”. Alors elle a foncé.
*8h10* – *Séchoir hurricane, puissance maximale. Pas une douce brise. Non. Un ouragan catégorie 5 en pleine truffe, version turbo. Pas de pause. Pas de compassion. Juste le mode “furie” En pleine face. Mes oreilles dansent le limbo. Je respire du vent chaud et du regret.
*8h17* – Puis viennent les sangles. On m’attache. Fort. Trop fort.Trop serrées. Mes pattes touchaient même pas la table. J’étais suspendu comme un jambon nerveux..Et là... la muselière. “Pour pas qu’il bouge”, qu’elle disait. Mais j’bougeais pas. J’hyperventilais en silence. Muselé en vitesse. J’ai pas jappé… j’ai juste soufflé par le nez, mais c’était déjà trop.
*8h24* – *Premiers coups de ciseaux. Croches. Trop courts. Elle soupire. Moi aussi. Elle regarde l’horloge et dit : “Faut que j’fasse vite, l’autre arrive dans 20 minutes.” Coups de ciseaux mal calculés. Et le tout, dans un ton de voix impatient : "Allez là, bouge pas!" J’AI ESSAYÉ. Mais j’étais tendu comme une laisse au vent. J’étais méconnaissable. Un look entre mouton tondu et saucisse cocktail tremblante.Mes poils avaient fui. Ma dignité aussi. Même mon jouet préféré m’aurait pas reconnu. Une toiletteuse à moitié prix ! Une belle économie!" qu’ils disaient. Mais moi… j’ai vu le mal. Et j’y ai laissé un bout de moi. Littéralement.
*8h27* – Elle prend la tondeuse. Elle glisse vers *MON oreille.* Clic. *Oups.* C’était pas voulu. Moi, j’ai figé.Une oreille effleurée par la tondeuse pleine de poils mais beurk, c'était pas les miens. Elle verse du produit pour “nettoyer”mes oreilles... mais elle se trompe de bouteille.Oups! c'est l'huile a clipper zut....*Ça pique. Beaucoup. Elle se reprend avec le bon nettoyant dans l’autre.Et elle a dit : “Pas grave, ils le sauront pas.” Quoi !!! Elle va le laisser la!
*8h32* – Elle coupe mes griffes avec une espèce de pince médiévale. Mal affûtée. Y’a eu une goutte. Ou trois.Elle met du truc jaune dessus. Ça brûle. Elle dit : “Ils verront rien, y'a du poil.”
*8h35* – Trop c’est trop. J’ai craqué. J’ai fait caca. Sur la table. Elle m’a regardé. Longtemps. J’ai fait caca. Sur la table. L'humiliation! Le nez a 1 pouce de mon caca nerveux en m'insultant et détruisant toute la confiance en moi et en elle...se qui ma valu une thérapie complete chez le vet-psy avec 6 mois de medicament pour mon anxiété.
*8h43* – Elle me dit que j’suis “fini”. Pas dans le bon sens.La dessus elle a raison je suis fini, mon poil est finti ma dignité aussi. Je me regarde dans le miroir. On dirait un demi-chien, demi-coussin mal épluché. Même mon ombre a de la peine. Résultat ? Tout ça pour sauver 30$. Mon estime, ma fierté, mes poils… tous partis.
Le respect, ça se paie. L’expertise, ça s’apprend. Et l’amour des chiens, ça se fake pas.
Le mot toilettage, ça me faisait trembler des moustaches. On m’attachait. On me pressait. On disait “on finit ça là, let's go”. Même si j’avais les yeux gros comme des balles d’ténis.
T’étais full content.Tu pensais avoir trouvé la perle rare : une toiletteuse à moitié prix. Tu t’imaginais déjà ton chien tout frais, tout propre, fièrement brossé comme dans une pub de shampoing canin…Mais non.Tu reviens me chercher... et là, je te regarde comme si ma vie venait de défiler devant mes yeux avec des yeux de baleine. Poil en zigzag, queue entre les pattes, regard perdu dans le vide : je ne marche plus, je flotte dans le trauma.
Et là, tu comprends. Pourquoi c’était “pas cher”. Pourquoi l’ambiance était tendue. Pourquoi le mot "toilettage" sonnait un peu trop comme “opération commando”.